Pandémie de Covid-19 et urgence environnementale :
Réinventer la santé globale à l'heure des changements mondiaux
Au-delà de ses conséquences sanitaires, la pandémie de Covid 19 a profondément ébranlé nos sociétés. Comme d’autres épidémies récentes (H1N1, Ebola, Marbourg…), la Covid 19 est une zoonose, maladie due à un virus transmis de l’animal à l’homme. Cette transmission est favorisée par la destruction des écosystèmes liée à la déforestation, l’urbanisation, l’élevage industriel et la globalisation économique. Pour limiter le risque de pandémies, une remise en question de notre relation avec l’environnement et le monde animal s’avère nécessaire.
Les améliorations en matière de santé et d’accès aux soins ont été incontestables au cours des dernières décennies. Elles ont été dues principalement à l’amélioration de l’hygiène, à l’augmentation du niveau économique et aux progrès technologiques tant au niveau du diagnostic que du traitement.
Dans le même temps, les dommages environnementaux dus à l’action de l’homme sont sans précédent et laissent présager des crises futures majeures. L’influence de la dégradation de l’environnement et des écosystèmes sur la santé se manifeste de nombreuses manières :
- La pollution est directement responsable d’un nombre de plus en plus important de pathologies et de décès.
- Le changement climatique, qui provoque des catastrophes naturelles et influence directement l’agriculture et les ressources en eau, crée des contextes humanitaires difficiles et augmente les migrations
- Les contraintes sur le monde animal et végétal (baisse de la biodiversité, raréfaction des terres agricoles et industrialisation de l’agriculture et de l’élevage) sont de plus en plus à l’origine de pandémies (Ebola, Covid 19, etc.) et jouent un rôle majeur dans la résistance aux antibiotiques.
Les progrès économiques et technologiques ne suffiront plus à améliorer la santé humaine si nous ne changeons pas d’approche en matière d’environnement. Les inégalités dans le domaine de la santé vont alors s’aggraver puisque les atteintes environnementales impactent le plus fortement les populations les plus pauvres. Si nous voulons éviter les crises majeures que nous pouvons d’ores et déjà entrevoir si nous ne modifions pas nos modes de vies et la manière d’aborder la santé, un véritable changement de paradigme est nécessaire
Ces nouveaux enjeux questionnent nos concepts et nos pratiques. Les réflexions regroupées autour des concepts de « Une seule santé » (« One Health » en anglais) ou de « Santé planétaire » (« Planetary Health » en anglais) offrent des pistes que la santé globale ne peut plus négliger :
- Les améliorations de la santé ne pourront être obtenues que si nous agissons en profondeur sur les conditions environnementales et sociales.
- Sans nier le besoin de connaissances spécialisées, il est essentiel de créer les conditions d’un dialogue transdisciplinaire et de développer des actions intégrées.
- Les communautés doivent être mieux impliquées pour devenir actrices à part entière de leur santé et de celle de leur environnement
Le GHF a abordé ces questions avec les acteurs de la santé globale et instauré un dialogue constructif ouvrant la porte à des initiatives innovantes.
